
Ce conseil a été principalement consacré au vote du budget primitif 2021 de la commune.
Extraits de l’intervention d’Isabelle Meiffren, première adjointe :
« Mes chers et chères Collègues, (…)
Le budget dédié à la transition écologique – de l’ordre du million d’euros en investissement – consolide nos acquis en matière de travaux de sobriété et d’efficacité énergétique sur notre patrimoine. Au-delà de sa double dimension – énergétique et climatique – il se traduit par des « non-dépenses ». Ce volet révèle notre préoccupation en matière de bonne gestion des deniers publics. (…)
Après le zéro-phyto, après les efforts très importants engagés par notre restauration en matière d’alimentation biologique, à budget constant, il consolide également notre stratégie de protection de la biodiversité.
Je ne reviens pas sur la délibération relative à la réalisation de notre atlas communal, que j’ai présenté tout à l’heure.
Ce budget montre que nous ouvrons de nouveaux champs majeurs en éclaireur, (…) dans le champ de l’adaptation au changement climatique, avec un projet innovant – le premier de cette dimension sur la métropole – de résorption des îlots de chaleur. Ce projet, qui démarre sur le secteur de Labitrie (8ha artificialisés), consacre l’intégration des solutions fondées sur la nature dans notre projet urbain.
Nous ne nous contentons pas de planter ici ou là des arbres pour faire du chiffre, comme certaines collectivités ont tendance à le faire, dans une vaine « compétition », notre approche est systémique (…).
Sur certains dossiers, nous prenons les devants : je fais référence notamment à l’étude que nous allons lancer pour identifier comment développer de manière toujours plus intense, les mobilités actives, le vélo bien sûr, mais aussi la marche à pied, le co-voiturage, l’auto-partage. Nous avons fait le choix de ne pas attendre que soient définies la stratégie et les appuis de la Métropole et de Tisséo en la matière (…).
Une ville en transition est aussi une ville qui mobilise ses forces vives, qui fait confiance à la démocratie locale. Nous maintenons nos appels à projets participatifs et citoyens, tandis que l’Agora aura toute latitude si elle le souhaite pour être force de proposition.
Dernier sujet, la santé de nos concitoyens, dont on sait le rôle joué par les facteurs environnementaux (…).
Nous avons d’ailleurs voté à l’unanimité en conseil municipal du 9 mars 2021 notre engagement dans la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens ».
Permettez-moi, alors que nous sommes dans la semaine nationale sur les alternatives aux pesticides, d’interroger Laurent Soulié et ses partenaires de La République En Marche. (…)
Ne trouvez-vous pas surprenant de voter la charte sur les perturbateurs endocriniens ici, et en même temps, de soutenir un gouvernement qui accorde des dérogations sur les néonicotinoïdes, ce puissant neurotoxique rémanent tueurs d’abeilles, qui contamine les sols, et le contenu de nos assiettes ?
Alors que ce dernier, avec de nombreux pesticides, est un perturbateur endocrinien reconnu ? Alors que la France avait eu le courage de les interdire en 2016 ? Alors que l’Europe est très inquiète de cette décision ? Alors que l’Allemagne s’est refusée à adopter cette dérogation ?
Ma deuxième question porte sur les chartes d’engagements.
Que pensez-vous de la récente décision du Conseil constitutionnel, qui vient de déclarer que les protocoles d’épandage des pesticides près des habitations, étaient contraires à la Constitution ? Et que l’Etat va donc revoir sa copie ?
Actualité législative oblige, ma troisième question porte sur le projet de loi « Climat et Résilience ».
Quelle analyse faite-vous des critiques exprimées, non seulement par 110 associations (dont les associations de solidarité, la fondation Abbé Pierre, ADT Quart Monde, …), (…) mais aussi et surtout par le Haut-Conseil pour le climat ?
Cette loi a été vidée de la force des propositions de la convention citoyenne pour le climat. Elle se contente d’inciter, d’encourager, là où une intervention forte et puissante des pouvoirs publics s’impose.
Pourquoi le dossier de la taxe carbone, le seul dispositif efficace pour travailler en importation et empreinte énergie et carbone n’a pas été re-ouvert, alors qu’il s’agit d’un levier majeur, dût-il être ajusté pour être socialement juste. Votre gouvernement n’a pas eu ce courage-là.
Il y a bien d’autres renoncements. La plupart des mesures sont renvoyées après :
- vente des véhicules les plus polluants,
- généralisation des consignes de verre,
- approvisionnement durable bio des cantines,
- interdiction de la location des passoires thermiques,
- obligation de vrac dans les GMS. (…)
Décidément, l’Etat stratège n’est pas au rendez-vous. Pourtant, nous devons résolument en finir avec ces filières longues, climaticides, qui nous dédouanent de nos responsabilités, qui détruisent les écosystèmes, qui nous rendent économiquement dépendants et vulnérables, et qui dans bien des cas, bafouent les droits sociaux et humains, à l’autre bout du monde. »