Plan Climat de Toulouse Métropole
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Evaluation à mi-parcours : Les écologistes attendent des ré-orientations fortes !

Extraits de l’intervention de Patrick Chartier, Conseiller métropolitain, ville de Tournefeuille – Conseil de métropole du 10 février 2022.

Cette délibération présente un bilan à mi-parcours du PCAET et un programme d’actions actualisé.
Obligatoire pour les intercommunalités de plus de 20.000 habitants, ce plan doit décliner et mettre en œuvre, à l’échelle de la métropole, les objectifs internationaux, européens et nationaux en matière de qualité de l’air, d’énergie et de climat. Il doit définir des objectifs pour combattre efficacement le changement climatique et s’y adapter. Il doit viser à développer les énergies renouvelables, maîtriser la consommation d’énergie, réduire les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance énergétique.

Le PCAET 2018-2023 de Toulouse Métropole, a fait l’objet, fin 2021, d’un bilan de mi-parcours. Ce bilan à mi-parcours n’est pas bon, même en prenant en compte la hausse de la population ! (…)

Où en sommes-nous sur les émissions de gaz à effet de serre

L’objectif est une réduction de 40% des émissions en 2030 par rapport à 2008…. Nous sommes sur un tendanciel de -9% ! Pour atteindre cet objectif, la Métropole souhaite faire passer la part des transports dans les émissions de GES de 52% à 30% à horizon 2030. Près de 80% de l’effort supplémentaire à fournir d’ici 2030 sera porté par les mobilités, que ce soit des personnes ou la logistique urbaine.

Quels sont les moyens d’action envisagés ?

La Métropole va-t-elle profiter de la mise en place de la ZFE (Zone à Faibles Émissions) pour avoir une ambition en terme de gaz à effet de serre (GES) et pas seulement en terme de polluants ?
Va-t-elle développer un réseau efficace de transports en commun de surface ?
Mettre en place le ‘RER toulousain’ ? 
Accélérer la mise en place du réseau REV (Réseau Express Vélo) ?
Ou compte-t-elle uniquement sur le renouvellement du parc automobile par des véhicules électriques ?

Le cabinet Icare, qui a réalisé ce bilan de mi-parcours, recommande d’étudier de nouveaux scénarios de transports en adéquation avec les objectifs du PCAET à l’échelle de la Métropole.


Consommation d’énergie

Nous avons un tendanciel de – 4% en 2030 pour un objectif de -20% ! Alors que le bâtiment, résidentiel et tertiaire, représente près de la moitié de la consommation d’énergie du territoire, nous, les écologistes, nous attendons une action forte sur la sobriété et l’efficacité énergétique. En mettant l’accent sur la réhabilitation énergétique des logements via un accompagnement renforcé, des aides … 

Production via les énergies renouvelables
70% de l’objectif pour 2030 est atteint, grâce à la mise en service de la centrale photo-voltaïque de l’Oncopole, celle de l’usine de méthanisation de Ginestous et le développement des réseaux de chaleur.
Quels sont les projets de grande ampleur programmés dans les prochaines années ? Peux-t-on compter sur la seule la baisse des consommations d’énergie pour atteindre en % cet objectif ? N’est-ce pas un manque d’ambition ?


Pour ce qui concerne la qualité de l’air
Les objectifs sont atteints pour 5 des 6 polluants. Le PCAET indique cependant des dépassements des valeurs limites pour le NOx, les PM2,5 et l’ozone, alors que les seuils, pris en compte dans le PCAET, sont « obsolètes » !
Sur la base des nouvelles recommandations de l’OMS, en 2020 à Toulouse, la concentration annuelle des particules fines PM 2,5 atteignait le double de la valeur limite et celle du dioxyde d’azote, plus du triple de la valeur limite. Des études européennes récentes ont montré que, chaque année, en France, plus de 100.000 morts prématurées sont dues à la pollution de l’air.
La mise en place de la ZFE semble la seule solution envisagée pour l’amélioration de la qualité de l’air de la Métropole, ce qui, là encore, montre un manque d’ambition.

Consommation foncière
L’objectif est atteint … sur le papier ! En fait cet objectif cachait un manque d’ambition au départ, voire des chiffres biaisés. Chiffres biaisés qui ont justifié l’annulation du PLUIH, (confirmée en appel courant février 2022).
L’objectif retenu induisait une hausse du rythme de prélèvement d’espaces naturels, agricoles, et forestiers par rapport à la décennie antérieure.

Le cabinet Icare recommande, pour sa part, de renforcer les enjeux air-climat-énergie-sobriété foncière dans le cadre du futur PLUiH.

En conclusion :

(…) Pour donner corps à ce PCAET et atteindre les objectifs, les écologistes :

attendent une mise en cohérence les documents structurants (PADD-PLUiH et PDU) de la Métropole avec le PCAET. 

demandent une révision de la PPIM (Programmation pluriannuelle des investissements métropolitains),

demandent l’adoption d’un budget vert qui permettrait de prioriser les investissements de la métropole en fonction de leur impact sur le climat. 

Le cap serait ainsi fixé et les actions priorisées et renforcées pour atteindre les objectifs !