
Le conseil métropolitain du 14 octobre 2021 a confirmé l’engagement de Toulouse Métropole en faveur de la LGV (ou GPSO, Grand projet ferroviaire sud-ouest). Un projet vieux de 30 ans, qui va coûter 6,4 milliards d’euros. Les conseillers métropolitains EELV ont voté contre cet engagement.
Explication de vote, par Patrick Chartier, conseiller métropolitain, élu à Tournefeuille (extraits).
Les dizaines de milliers d’habitants de la métropole pris matin et soir, dans les embouteillages souhaiteraient que la Métropole consacre le même volontarisme budgétaire et politique, pour la réalisation d’un maillage de transports en commun de surface efficaces (…)
Une heure de temps, pour 1 % des déplacements !
La LGV devrait permettre de gagner 1 heure sur le trajet Toulouse-Bordeaux-Paris, un gain de temps intéressant pour les habitants de la métropole qui se rendent régulièrement à Bordeaux ou Paris, lesquels représentent 1% des déplacements quotidiens.
Pour quel coût financier ?
Les besoins de financement pour les 222 km de ligne nouvelle entre Bordeaux et Toulouse s’élèvent à 6,4 Mds€ 2020 avec une quote-part de 520M€ pour la Métropole. La prise en charge de cette quote-part se montera à minima à 80M€ par programmation pluriannuelle, et cela pendant 40 ans !
Au minimum. Les projections financières intègrent des recettes fiscales nouvelles qui reposeront en partie sur les entreprises… Et elle n’intègrent pas les probables dépassements de budget inhérents à ce type de projet. Peut-on raisonnablement envisager de nouveaux impôts ou taxes sur les entreprises dans le contexte actuel ? Peut-on prendre des engagements financiers si lourds, exponentiels, indéfiniment ?
Quelles conséquences pour les villes riveraines de la future LGV ?
Pour les 100.000 habitants d’Agen et de Montauban, le temps gagné dans le train sera perdu pour rejoindre leur nouvelle gare hors la ville. Quant à ceux de Marmande, Langon ou Moissac, pas de changements, la LGV les évite ! (…). De même, on peut craindre un accroissement de la pression foncière, qui va renchérir les coûts du logement, et possiblement, favoriser l’étalement urbain.
Ecologistes, nous préférons un TGV qui arrive à Toulouse plutôt qu’une LGV qui n’arrive jamais. Il était possible, quand il était encore temps, de faire une rénovation complète de la ligne existante et gagner ainsi 30 à 40 mn sur le trajet Toulouse-Bordeaux (…). Ce TGV serait déjà opérationnel. Cela aurait permis de dégager des budgets pour les trains du quotidien, ou pour d’autres lignes…
Aujourd’hui, pour le climat, pour la biodiversité, et pour des raisons de prudence financière, nous continuons de défendre un TGV amélioré et le développement des trains du quotidien. C’est pourquoi nous ne voterons pas cette délibération.